Ann Margret est une star rigoureusement américaine et pourtant née à Stockholm comme les légendaires Greta Garbo et Ingrid Bergman.
La petite Ann Margret Olsson vient au monde dans le froid printemps suédois le 28 Avril 1941 et même si elle naît à Stockholm, ses parents, Anna et Gustav habitent un minuscule village d’à peine 150 âmes qui vivent.
Les temps sont aussi durs que le climat pour les Olsson et Gustav part tenter la grande aventure américaine laissant femme et enfant en Suède avec l’espoir de gagner très vite assez d’argent pour qu’elles puissent le rejoindre et goûter une vie meilleure. Ann Margret passera donc ses premières années non loin du cercle polaire arctique. La petite fille aura déjà cinq ans lorsque l’argent du voyage arrivera enfin en Novembre 1946.
Gustav travaille pour l’ « Electric Company Johnson » et s’est installé à Wilmette, non loin de Chicago dont les hivers n’ont rien à envier à ceux qu’Ann Margret connaît déjà. Anna trouvera un travail de réceptionniste dans un funérarium et acceptera avec jubilation de payer les coûteux cours de danse que souhaite suivre sa petite Ann Margret. Après ses journées passées dans le chagrin des autres, elle retrouve sa maison raisonnante de musique et son charmant petit rat qui pirouette joyeusement dans toutes les pièces. Dès son premier cours, Ann Margret trouve en sa maman sa plus grande admiratrice qui consacre sa moindre minute de loisir à lui confectionner de charmants costumes.
En 1949, la famille Olsson est naturalisée américaine.
Ann Margret se passionne pour la danse et le chant et ce qui n’est chez les autres jeunes filles qu’un loisir en marge des études, prend chez elle la première place des préoccupations, et les études sont une espèce de loisir... imposé !
Elle ira jusqu’à l’université mais surtout pour jouer dans des pièces et former un groupe musical estudiantin : les Suttletone’s.
La jeune Ann Margret est bien sûr « l’entertaineuse » du groupe dans ses robes cousues par sa mère et la notoriété naissante du groupe est suffisante pour qu’ils puissent se produire dans une boîte chic de Chicago.
Grisée par ces débuts, Ann Margret se fiche comme d’une guigne de l’université et à force de ténacité obtient un engagement à Las Vegas pour les Suttletone’s. Ann Margret ne connaît pas Las Vegas. Mais ce qu’elle en a vu, ce qu’elle en sait et ce qu’elle en imagine fait pour elle figure de paradis terrestre. Toutes ces plumes, ces strass, ces stars, ces lumières et ces faux-cils lui semblent le comble du chic, elle qui a grandi entre 75 bûcherons et leurs femmes.
Le « las Vegas touch » restera une constante du style Ann Margret pour toute sa vie. Elle n’aime que ça, ne se sent bien que dans les excès froufroutants, sous des tonnes de postiches et des kilomètres de faux-cils.
Mais pour l’instant, le premier défi, c’est de faire accepter aux membres de son groupe d’abandonner leurs études pour tenter la grande aventure à Vegas. Rien ne résiste à Ann Margret. Mais à peine débarqués au milieu du Nevada avec son groupe, ce sera pour s’apercevoir que la promesse d’engagement n’était que du pipo.
Mais Ann Margret est là, elle y reste ! Elle songe bien sûr à s’engager comme girl dans un show emplumé mais c’est pour s’entendre dire qu’elle est trop petite ! La jeune fille en déduit ce qui doit être déduit : pour elle c’est le devant de la scène ou rien !
La jeune Ann Margret et son groupe font la tournée des agents et décrochent quelques contrats dont un à Reno, alors en pleine effervescence pour cause de tournage. Marilyn Monroe, Clark Gable, Montgomery Clift, Eli Wallach, Thelma Ritter, John Huston et Arthur Miller sont en ville pour le tournage des “Misfits”. Autant dire qu’à Reno c’est la révolution !
Ann Margret nous confiera plus tard dans ses mémoires que miss Monroe remarqua l’éclat de son incroyable beauté parmi une foule de badauds et l’invita dans sa loge pour l’admirer et lui prodiguer de précieux conseils. On connaît aujourd’hui l’état crépusculaire de l’actrice lors de ce tournage, le climat de haine qui régnait alors entre elle et Miller et qui fit du plateau un enfer de ce qui était déjà une vraie poêle à frire à cause du climat. On sait que Marilyn Monroe n’était guère aimable, principalement avec les jolies jeunes filles pleines d’avenir qui semblaient narguer sa trentaine et son désarroi.
Il ne s’agit pas ici de traiter Ann Margret de menteuse mais de s’étonner de cette rencontre et de la sollicitude de Marilyn Monroe envers une inconnue. Elle qui ignorait précisément toute sollicitude sauf envers les orphelins et les chiens !
Quoi qu’il en soit, cette courte tournée connut un succès très acceptable et permit aux Suttletone’s de revenir à Vegas par la grande porte avec cette fois un vrai contrat en mains pour se produire au Dunes. La nouvelle découverte végasienne ne pouvait manquer d’attirer l’attention des sempiternels découvreurs de talents. Celui qui s’intéresse à Ann Margret alors qu’elle chante encore avec son groupe est célèbre pour avoir déjà jeté son dévolu sur une girl anonyme qui devint Mitzi Gaynor.
L’homme a l’oreille attentive des studios et après avoir fait signer Ann Margret à la Century Fox pour sept ans, il persuade Glenn Ford d’engager sa nouvelle découverte pour le court rôle de la fille de Bette Davis dans « Pocketful of Miracles ». Mais le film est déjà démodé avant d’être tourné et de plus il n’est pas très « enlevé », Lucille Ball récoltera plus de succès avec la parodie de Bette Davis en clocharde qu’elle donne à la télévision que le film lui-même !
L’Amérique 1960 ne vit pas à l’heure Bette Davis, elle vit à l’heure rock and roll d’Elvis Presley. Ann Margret l’a particulièrement bien compris. Elle donne à ses interprétations sur scène une énergie digne d’Elvis Presley. En fait, Ann Margret est un Elvis fille !
CBS lui propose l’enregistrement d’un premier album qui connaît un succès énorme d’emblée et fait d’elle une nouvelle icône de la chanson américaine ! Son agent qui se battait à Hollywood pour qu’on lui donne le rôle de « Bye Bye Birdie » essuyait refus sur refus, Ann Margret étant trop vielle pour le rôle et guère éblouissante dans le film de Davis. C’est le studio qui le rappelle pour faire son mea culpa et engager la chanteuse à succès qu’est devenue Ann Margret. Celle-ci déclare : « J’en ai assez que l’on dise de moi que je suis la nouvelle Greta Garbo ou la nouvelle Ingrid Bergman, Certes, je suis née à Stockholm comme elles mais j’ai grandi en Amérique ce qui n’est pas leur cas. Je suis une jeune fille américaine, je suis sportive, moderne et émancipée ce qui n’est pas leur cas. Certes je les admire beaucoup mais elles sont trop mélancoliques, ce n’est pas mon style ! »
« Bye Bye Birdie » connut un succès énorme parmi le public visé : celui des teenagers qui faisaient alors la pluie et le beau temps à Hollywood ! Pour ne pas que les parents de son public cible refuse à ses fans le prix du cinéma, Ann Margret déclare : « jamais je ne me déshabillerai dans un film et jamais des grossièretés ne sortiront de ma bouche ! » Sous entendu : Laissez vos chers petits venir voir mes films, ils ne risquent rien !
Ann Margret termine l’année 1962 nantie d’un golden globe et d’un golden Laurel mais Marilyn Monroe n’est plus là pour s’en réjouir. Par contre, tout le monde se souvient encore de manière cuisante de son intervention à l’anniversaire du président Kennedy. L’idée germa dans la tête d’un quelconque conseiller en communication de faire du scandale Marilyn Monroe un précédent plutôt qu’un fait unique dans l’histoire de l’Amérique. La chanteuse la plus « hot » du moment fut invitée à venir pousser une sulfureuse chansonnette à l’anniversaire suivant du sulfureux président. Ann Margret vint donc lui chanter « Baby Won’t You please Come Home ».
Avec « Bye Bye Birdie », Ann Margret devint donc une star et Hollywood se mit en quatre pour lui trouver un prochain film qui établirait fermement et pour très longtemps ce statut.
La bonne idée ne fut pas longue à trouver !
Puisque la belle Ann Margret affiche le même référentiel qu’Elvis Presley, qu’elle aime le rock et les motos rapides, pourquoi ne pas réunir ces deux-là dans un film ?
Ça tombe sous le sens, en effet Un film qui se déroulerait à Las Vegas où précisément la nouvelle tocade du public se sent comme un koala dans un eucalyptus.« Viva Las Vegas » est mis en chantier, nous sommes en 1964, et Ann Margret est sans contestation possible la plus grande star de l’année.
Elle tourne trois films à la chaîne, ses disques se vendent par millions, elle fait la une de tous les magazines, elle est si célèbre qu’elle devient un personnage du dessin animé « les Flinstone » !
Et comble de tous ces bonheurs, le King Elvis tombe amoureux de sa jolie partenaire qui le lui rend bien. Le studio jubile, les fans sont en émoi et la popularité d’Ann Margret est telle que le manager d’Elvis, le colonel Parker craint qu’elle ne surpasse celle de son poulain. Il somme le très obéissant Elvis de mettre fin illico à cette liaison.
Elvis Presley gardera un bon souvenir d’Ann Margret, il en parlera toute sa vie un langoureux sanglot dans la voix, lui envoyant à chacune de ses premières une gerbe de fleurs en forme de guitare. Elle resta toute sa vie sa partenaire de cinéma préférée et Ann Margret sera la seule de toutes celles-ci à être conviée aux funérailles d’Elvis parce que selon sa veuve, il l’aurait voulu.
Ann Margret ne prit pas le deuil des amours défuntes. Frankie Avalon, autre idole des jeunes ne cesse de hululer son amour à la pleine lune pour la belle suédoise. Mais le beau Frankie ayant selon Ann Margret « trop tardé », elle se fiance sous son nez avec Bert Sugarman qui, toujours selon elle « ne chante pas mais sait se montrer plus empressé ! »
L’année suivante, Ann Margret rencontre celui qui restera son mari pour la vie : Roger Smith et l’épouse le 8 mai 1967. Roger Smith a neuf ans de plus que sa jeune épouse. Quant à Bert Sugarman, il continuera sa très honorable carrière de producteur.
Acteur au physique avantageux, Roger Smith est honorablement connu à la télévision mais a déjà trois enfants de son précédent mariage avec l’actrice Australienne Victoria Shaw.
Ann se fâche avec son studio qui prépare pour elle un remake de « La Chevauchée fantastique » car on ne trouve pas de rôle pour son Roger adoré. Elle s’était déjà fait remarquer sur le plateau de « Made in Paris » en prenant son partenaire Louis Jourdan en grippe à un point tel que Joe Pasternak installa leurs loges dans…Deux bâtiments différents !
Après son mariage avec Ann Margret, Roger Smith arrêtera sa carrière pour s’occuper uniquement de celle de sa femme. Ann Margret est une star, elle est distribuée en tête d’affiche avec des icones du cinéma telles Dean martin ou Steve McQueen. Elle est présente sur tous les fronts et comme le veut la mode lancée par Marilyn en Corée, elle se rend sur celui du Viêt-Nam, précédent Raquel Welch et Jayne Mansfield. Contrairement à ces deux dernières, elle gardera un excellent souvenir de cette expérience. Le temps passant, Ann Margret restera très sensibilisée au sort des anciens combattants du Viêt-Nam.
Le tout bien sûr entre deux enregistrements d’albums à succès, un ou deux films et un indispensable triomphe à Vegas !
Au passage elle engrange 20.000$ pour interpréter la chanson du générique du « Kid de Cincinnati ». Un record absolu !
En 1972, le destin rattrape Ann Margret. Elle vient de tourner un film avec Jack Nicholson et Candice Bergen et se produit au Cal Neva lorsqu’elle fait une chute du haut d’une plate forme sur laquelle elle se trémoussait à huit mètres de hauteur. Grièvement blessée au visage, Ann Margret en plus d’un bras cassé devra subir une minutieuse chirurgie réparatrice et esthétique.
Hospitalisée dix semaines avec la mâchoire brisée qui l’empêche d’ouvrir la bouche pour parler ou se nourrir. Son mari reste à son chevet muni d’un mixer dernier modèle tout droit sorti d’un film de Doris Day ! Chaque fois que sa chère Ann Margret a envie de quelque chose, elle griffonne ce qu’elle veut sur un bout de papier grâce à son bras valide. Pizza, hamburger ou cheese-cake et l’aimable mari « mixe » le menu jusqu’à en faire une bouillie suffisamment liquide pour qu’elle puisse être avalée avec une paille !
Ce qui plus tard fera à la star rétablie de bons souvenirs gustatifs !
Ann Margret, contrairement aux pronostics pessimistes reprit sa carrière où elle l’avait laissée, cumulant succès du disque, films de prestige, et apparitions télévisées à grand retentissement.
Après avoir été une star dans les années 60, elle traverse les années 70 comme une icône.
Elle commente : « J’adore être une star, parce qu’avant je n’avais qu’une seule moto, maintenant j’en ai dix ! » Affirmation qui fait frémir ses proches qui connaissent son penchant pour les boissons alcoolisées !
La star est vénérée par son public et le très mauvais goût dont elle a toujours fait preuve devient une sorte de marque de fabrique ! On s’est longtemps gaussé de ses faux-cils qu’elle faisait faire sur mesures en renard roux car elle n’avait guère trouvé qu’un perruquier de Kansas City qui selon elle savait y faire ! Après des chapeaux et des repas gastronomiques voyageant en jet privé de Paris vers Hollywood on vit des faux cils voyager de la même manière de Kansas City vers Hollywood et Las Vegas ! Ces fameux faux-cils sont de plus en plus longs, de plus en plus épais, ses postiches et ses perruques de plus en plus alambiquées, de plus en plus synthétiques. On ne la voit que couverte de paillettes aux couleurs criardes, aux robes vulgaires, Ann Margret devient une catastrophe visuelle comme le fut Jayne Mansfield.
Ann Margret est « made in Las Vegas ». Elle est une sorte de « happening » ! De plus, l’effet de surprise émoussé, lorsque l’on revoit aujourd’hui les anciens films de la star, on est surpris de la trouver finalement fort peu performante. Il y a dans ses « numéros » dansés beaucoup plus d’esbroufe que d’effort.
Je suis persuadée qu’elle devait être sensationnelle sur les scènes de Vegas mais à la caméra ses performances passent assez mal. J’en veux pour preuve cette danse espagnole (visible sur Youtube) où elle prend des airs terriblement inspirés, fixant la caméra d’un œil de gitane experte pour finalement…ne rien faire du tout à part faire voltiger les volants rose bonbon de sa traîne par la grâce de ses coups de pieds! Ann Margret n’est pas Ginger Rogers, elle n’est pas Cyd Charisse, elle n’est pas Rita Hayworth.
Tout cela n’entache en rien son prestige d’icône américaine, elle est d’ailleurs nommée aux Oscar en 1975 pour s’être gaillardement moquée d’elle-même dans la comédie musicale « Tommy ».
Après les années 70, Ann Margret reste au premier plan des années 80, devenue en passant une reine du disco !
Le cinéma s’intéresse toujours à elle et elle continue, immuable dans la voie qui lui a tellement réussi. Elle se positionne comme la plus belle femme du monde avec d’invraisemblables postiches, perruques et faux-cils, qu’importe si au fil du temps sa silhouette s’épaissit (très peu) et qu’elle frôle parfois la caricature d’elle-même.
La star connaîtra encore quelques succès planétaires, sera élue dixième star la plus sexy de tous les temps par le magazine « Empire » et n’entend pas laisser le temps avoir raison d’elle et de sa beauté.
Son cher mari Roger Smith souffrira de myasthénie grave et devra renoncer à manager son épouse, laquelle lui revaudra ses soins attentifs prodigués lors de son accident.
Ann Margret publiera comme de bien entendu ses mémoires, un travail sans complaisance pour elle-même où elle avouera son parcours d’alcoolique qui pourtant avait été soigneusement tenu secret durant toute sa carrière.
Aujourd’hui Ann Margret ne boit plus. Elle tourna moins puis plus du tout.
Elle avait d’ailleurs eu la très désagréable surprise d’être coupée au montage de « L’Enfer du Dimanche », le film d’Oliver Stone où elle était la mère de Cameron Diaz.
Mais elle est une icône du « show-bizness » et entend bien le rester.
Elle aura fini par avoir en 2000 l’accident de moto qu’on lui promettait depuis 1960.
Ann Margret joua encore « Le Meilleur Petit Bordel du Far West » avec sa perruque et ses faux-cils à Atlantic City, et ce après avoir donné la réplique à John Travolta, Robin Williams et Jennifer Anniston qui se sentirent comme des gamins éberlués face à la légende américaine vivante !
En 2017 son mari faisait d'elle sa veuve après un demi siècle de mariage.
Celine Colassin
QUE VOIR ?
1961 : Pocketful of Miracles : Un film ringard produit et interprété par Glenn Ford afin de remettre en selle sa vieille amie Bette Davis. Ann Margret est sa fille insipide.
1962 : State Fair : Film illustrement inconnu destiné à mettre en vedette le bien propre sur lui Pat Boone.
1963 : Bye Bye Birdie : Le film du grand démarrage pour Ann Margret avec une Janet Leigh déchaînée.
1964: Viva Las Vegas: Ann Margret, Elvis Presley, Las Vegas, no comment.
1964 : Kitten With a Whip : Ce film que je n’ai pas vu et qui mettait en scène Ann Margret et John Forsythe a trouvé sa place dans le guide des plus mauvais films de tous les temps !
1965 : Le Kid de Cincinnati : Un rôle mythique de Steve McQueen
1965 : Bus Riley’s Back in Town : Un film tout à la gloire de la nouvelle star Ann Margret mais qui ne semble pas avoir supporté l’épreuve du temps.
1966 : Made in Paris : Comédie romanesque réunissant Ann Margret et Louis Jourdan.
1966 : La Diligence vers l’Ouest : Sorte de huis clos à l’intérieur d’une diligence très sollicitée par les Sioux avec Bing Crosby en juge alcoolique et…Stéphanie Powers.
1966 : The Swinger : C’est peut-être le film le plus ridicule du catalogue Paramount qui n’en manque pourtant pas. Le scénario est une prouesse en soi puisque bien qu’inexistant il est quand même ridicule.
1967 : Bien Joué Matt Helm : Matt Helm, détective débonnaire campé par Dean Martin faisait fureur, le voici flanqué d’Ann Margret et Karl Malden. Malgré les années, les Matt Helm restent très sympathiques à visionner au second degré, ce sont des anthologies du kitsch américain.
1967 : State Fair : Un film étrange qui semble déjà dépassé à sa sortie. Un joli bide.
1968 : Le Prophète
1971 : Carnal Knowledge (Ce plaisir que l’on dit Charnel): Art Garfunkel et Jack Nicholson se disputent les charmes d’Ann Margret et Candice Bergen. Le film bien anodin aujourd’hui provoqua à sa sortie un scandale sans nom dans les états du sud. Le film fut saisi et les exploitants de salle emprisonnés pour « diffusion de matériel obscène ». J’ignore la réaction d’Ann Margret nommée aux Oscar pour l’occasion.
1972 : The Man Outside : Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ceci est un film français de Jacques Deray réunissant Ann Margret et Jean-Louis Trintignant.
1973 : Les Voleurs de Trains (The Train Robbers) : Rencontre au sommet entre Ann Margret et John Wayne dans un western atypique où pour une fois on chasse le trésor pour le rendre à son propriétaire.
1975 : Tommy : Ann Margret, assez « épaissie » se moque d’elle-même et se vautre dans un manteau de cygne copié sur celui de Dietrich ! Ann Margret est à nouveau nommée aux Oscar pour son rôle haut en couleurs et bien dans son style ! En compétition avec Isabelle Adjani, c’est Louise Fletcher qui emporte l’oscar pour « Vol au dessus d’un Nid de Coucou ».
1977 : Le Remake de Beau Geste : Marty Feldman écrit, réalise et joue ce film supposé être désopilant et ennuyeux à mourir.
1977 : Joseph Andrews : Ann Margret se précipite dans des atours dignes de Lady Lyndon et obtient pour sa performance un très mérité golden globe.
1978 : Magic : Un film d’horreur où Ann Margret rencontre un futur spécialiste du frisson garanti : Anthony Hopkins.
1978 : The Cheap Détective : Peter Falk faisant un triomphe télévisé avec son « Colombo », le voici embringué dans une parodie supposée hilarante des films de Bogart.
1979 : Cactus Jack : Ann Margret en affriolante poule de western confrontée à Arnold Schwarzenegger.
1980 : Le Démon de Midi : Ann Margret confrontée au démon de midi de son mari Bruce Dern
1982: Lookin 'to Get Out: un film sans intérêt si ce n’est pour les amateurs de curiosités une Angelina Jolie de sept ans.
1982 : Je Veux être sur la Photo : Ann Margret mariée à Walter Matthau scénariste à Hollywood !
1982 : Le Retour du Soldat : Un beau film de femmes avec Julie Christie, Ann Margret et Glenda Jackson.
1985 : Twice in a Lifetime : Ann Margret, barmaid bouleverse la libido de Gene Hackman.
1986 : 52 Pick-up (Paiement Cash) : Ann Margret dirigée par John Frankenheimer. Politicienne en devenir trompée par Roy Scheider, lui-même victime de maîtres chanteurs.
1988 : Une Nouvelle Vie
1993 : Les Grincheux : Une aimable farce réunissant Jack Lemmon et Walter Matthau qui connut un succès planétaire !
1995 : Les Grincheux II : On prend les mêmes et on recommence, Sophia Loren se joignant à l’ensemble !
1996 : The Diane Borchardt Story : Le dernier très grand rôle d’Ann Margret au cinéma. Elle est Diane Brochard, héroïne d’un fait divers authentique, cette femme professeur qui embaucha ses élèves pour espionner son mari et accessoirement le tuer. On pense bien sûr à « Prête à tout » avec Nicole Kidman. Les faits étaient encore très frais lors du tournage, ils remontaient seulement à deux ans, et Diane Borchardt clamait toujours son innocence du fond de sa prison. Bien que le film fût tourné pour la télévision, il finit par sortir en salle dans de nombreux états.
2000 : The Last Producer : Un grand rôle pour Burt Reynolds qui gagnerait à être redécouvert, voire réhabilité. Il est magnifique dans son rôle de vieux producteur voulant retrouver sa place
2004 : Taxi : Le remake américain du film de Luc Besson.
2006 : La Rupture : Une stupidité conjugale avec Jennifer Anniston dont Ann Margret est ici la mère.
2006 : Memory : Un film d’horreurs et d’hallucinations, ce qui permet de se sortir de toutes les invraisemblances !
2006 : Super Noël III
2009 : All’s Faire in Love : Une comédie romantique en diable avec Christina Ricci.
2009 : The Lost Teardrop Diamond : Tout à fait par hasard, quelqu’un à Hollywood retrouva dans un tiroir ce scénario signé Tennessee Williams en 1957. On fit donc le film et on sut pourquoi il avait été abandonné en son temps.
2009 : Old Dogs : Ann entre John Travolta et Robin Williams.
2011 : Lucky : Une intéressante comédie où Ann toujours sublime trouve un rôle un peu plus conséquent que d’habitude !
2017 : Braquage à l’ancienne : Ann Margret en petite amie de Michael Caine férue de karaoké !
LES FILMS QUE VOUS NE VERREZ PAS
(Avec Ann Margret)
Cat Ballou : Le film fut proposé d’abord à Ann Margret avant d’atterrir dans le panier de Jane Fonda.
Under the Yum-Yum Tree : Ann Margret livra une bataille sans merci contre Natalie Wood et Sandra Dee pour obtenir le rôle au côté de Jack Lemmon, lequel échoira finalement à Carol Lynley.
Casque d’Or : Ann, complètement subjuguée par le rôle tenu en 1950 par Simone Signoret se débat quinze ans plus tard pour qu’Hollywood mette en chantier un remake à son intention et elle ira jusqu’à solliciter personnellement Jean-Paul Belmondo pour lui confier la succession de Serge Reggiani. Hélas même si en 1965 Ann est une des actrices les plus puissantes d’Hollywood, son pouvoir n’alla pas jusque là.
How to Beat the Hight Coast of Living : Au début des années 70, la totalité des grandes stars d’Hollywood refuse ce scénario qui sera finalement tourné en 1980 par Susan St James!