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HELENE CHANEL



Notre héroïne du jour aura fait un parcours bien étrange dans l'univers du cinéma et de ses écrans. A l'heure où elle abandonnait sa carrière, elle n'avait toujours pas décidé sous quel nom de guerre elle allait la mener! Helene Chancel? Helen Chanel?  Sheryll Morgan? Helen Stoliaroff? Le choix n'était pas fait, même si la dernière option figurait sur son acte de naissance.

Cette très charmante demoiselle, bien que d'origine russe vint au monde à Nice le 12 juin 1941.

Elle disparaît de nos radars de cinéphiles jusqu'à ce qu'un certain Jean-Pierre Mocky la sollicite pour son film "Les Dragueurs" Non pas qu'il ait vu en elle une future Katharine Hepburn ou une Ava Gardner. Simplement il a besoin de jolies filles pour une scène de "surboum" qu'il tourne aux studios de la Victorine à Nice. Et fidèle à ses habitudes, Mocky ne s'est pas compliqué la vie et en a attrapé quelques-unes sur place.


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J'ignore les détails les plus finauds de l'histoire mais cette courte participation au film de Mocky suffit pour qu'un certain Walter Kapps lui confie le premier rôle féminin de son film "Détournement de mineures" entre...Frank Villard et Michel Roux. Walter Kapps ne laisse pas un souvenir impérissable aux cinémathèques. Sa carrière commencée dès 1934 se termine à la fin des années cinquante avec des films de série B pour ne pas dire C comme "Amour, autocar et boîte de Nuit" et d'autres impérissables comme "Plume la poule" ou "Mademoiselle de Paris".



Pas de quoi rafler une brouettée d'Oscars ni faire la une de Cinémonde. Mais enfin, on parla beaucoup du film de Mocky et celui de Kapps connut une distribution internationale. Avec le nom d'Hélène Chanel à l'affiche. Ce n’est pas rien.

Hélène ne fut pas considérée comme une nouvelle "sensation" mais l'Italie, sans doute captivée par le bleu extraordinaire de son regard lui ouvrit les portes de ses studios. Après les films de prestige de l'ère mussolinienne et le néo-réalisme qui bouleversa le monde et les écrans, le cinéma italien s'attèle maintenant à recevoir d'importants coproductions internationales. Cinecitta s'est fait une spécialité des films d'aventures. Péplums et films de pirates sont à l'honneur et truffés de jolies filles.

Hélène boucle sa valise et franchit la frontière de Vintimille.

En 1961, le cinéma français faisant son bilan de fin d'année se souvient d'elle et la considère comme une comédienne avec qui il va falloir compter car par-delàles Dolomites et mine de rien, la belle expatriée tourne sans relâche et commence 1962 en tournant deux films à la fois. Elle en tournera cinq!



Hélène s'est engouffrée dans ce cinéma alors terriblement populaire. Le péplum est pour les années 60 ce que fut le western pour la décennie précédente. Un cinéma qui fait surtout courir les gamins mais qui remplit les salles. Rares d'ailleurs sont les vedettes féminines qui font l'impasse sur le genre puisqu'on y verra Anouk Aimée, Mylène Demongeot ou Belinda Lee y côtoyer les reines du genre et les plus grandes stars nationales. Hélène pour sa part aura affaire quatre fois à...Maciste!

Hélène va tourner plusieurs films par an durant toute la décennie. Passant du péplum au western, du policier de série B à quelques resucées d'espionite aigue. Puis, peu à peu, comme tout le cinéma italien du reste, les scénarii aussi ténus soient ils vont presque disparaître pour laisser place à de pseudo études de mœurs, excuses foireuses à quelques effeuillages.

Hélène aura son baroud d'honneur avec "Mogliamante". Ce n'était pas un chef d'œuvre mais c'était avec Marcello Mastroianni.


©2024 Celine Colassin



QUE VOIR?

1959: Les dragueurs : Avec Dany Robin et Jacques Charrier

1960: Le olimpiadi dei mariti: Avec Delia Scala et Ugo Tognazzi

1961: Maciste alla corte del Gran Khan: Avec Gordon Scott et Yoko Tani

1962: La monaca di Monza: Avec Giovanna Ralli

1962: Maciste all'inferno: Avec Kirk Morris

1962: Lasciapassare per il morto: Avec Linda Cristal et Alberto Lupo

1963: Le verdi bandiere di Allah: Avec Linda Cristal et José Suarez

1964: La valle dell'eco tonante: Avec Kirk Morris

1964: Ercole, Sansone, Maciste e Ursus gli invincibili: Avec Sergio Ciani

1965: Il conquistatore di Atlantide: Avec Kirk Morris

1966: Ischia operazione amore: Avec Walter Chiari et Ingrid Schoeller

1966: Agente segreto 777 - Invito ad uccidere: Avec Tiziano Gortini

1967: Cjamango: Avec Mickey Hargitay

1967: El hombre de Caracas: Avec Roberto Antonelli

1967: Killer calibro 32: Avec Agnès Spaak et Peter Lee Lawrence

1967: Con lui cavalca la morte: Avec Mike Marshall

1969: Blonde Köder für den Mörder: Avec Fabio Testi

1972: Boccaccio: Avec Pascale Petit

1976: Il Bocconcino: Avec Lucio Flauto

1977: Mogliamante: Avec Laura Antonelli et Marcello Mastroianni

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