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RENEE COSIMA




La France vit en Renée Cosima une nouvelle jeune première dans la lignée des Simone Simon, Danièle Delorme ou Françoise Arnoul. Une jolie brunette à l’innocence un rien piquante. Une jolie fille pouvant se montrer aussi douce que roublarde, aussi naïve que calculatrice en faisant glisser son soutier gorge sans faire trop de chichis.

Bref, une ingénue perverse, emploi qui comme on le sait ne dure qu’un temps.


Yvonne Henriette Renée Cosima naît à Neuilly le 1 Octobre 1922.

On sait peu de choses sur l’enfance de la jeune fille qui se débarrassera très vite de ses deux premiers prénoms. Mais on peut imaginer sans trop prendre de risques que sa famille n’est pas très riche. La petite Renée rêve d’être danseuse comme la plupart des gamines de l’époque et elle sera reçue par l’Opéra de Paris comme pupille pour y suivre les cours de danse classique. Si la petite Renée montre de réelles aptitudes pour cette discipline intransigeante, elle est plus vite fatiguée que les autres et peine à reprendre son souffle après les exercices.

On lui découvrira une faiblesse cardiaque qui lui interdit immédiatement tout espoir de devenir un jour danseuse et qui au passage lui ferme les portes de la prestigieuse maison Garnier.


Renée en souffrit fort probablement.

Cette incurable déception l’incita à suivre dans son pays ce séduisant diplomate sud-américain qui lui proposait depuis plusieurs mois à la fois le mariage et le voyage. Renée rentrera à Paris, en 1947 à 23 ans, divorcée et déçue après avoir vécu en Espagne et en Amérique du sud.


Divorcée mais pas pauvre.



Belle oisive, Renée se passionne maintenant pour le théâtre. Inscrite au cours de René Simon puis à ceux d’Alick Roussel, elle fait ses débuts dans la pièce de Gui Rotter « Une Belle Histoire ». Lancée par ce premier succès, Julien Duvivier la choisit parmi plusieurs centaines de candidates pour devenir Camille, la jeune révoltée de son film « Le Royaume des Cieux ». Le rôle était joli mais il était court ! Entretemps, elle avait fait la connaissance de Jean Cocteau qui l’apprécie au point de la diriger au cinéma dans « Les Enfants Terribles ». Un double rôle où elle sera de l’avis du poète qui prévaut sur tous les autres, remarquable. Il s’empressera de la rappeler pour son « Orphée ».

Ne tournant pas pour vivre mais par amour de l’art, Renée Cosima n’a pas besoin de se compromettre dans un quelconque « Cha-Cha-Cha place Pigalle » avec un Eddie Constantine. La dame ne tourne que des choses de qualité et se partage entre les films de Cocteau ou Duvivier et le théâtre de Garcia Lorca ou Bernard Shaw.


La malchance aussi, parfois s’en mêle. Elle est choisie par Pierre Gaspard Huit pour un rôle important dans un film sur Utrillo où son personnage passera de 16 à 50 ans. Malheureusement, certains des personnages de l’histoire, réels et toujours en vie n’apprécièrent pas la blague et intenteront au réalisateur un long et très coûteux procès, et ce malgré la présence d’Utrillo lui-même au générique et dans son propre rôle ! Le film sortira plus tard et confidentiellement sous forme de moyen métrage. Pour Renée c’était une belle occasion ratée.

Renée Cosima n’hésite d’ailleurs pas à puiser dans ses propres deniers pour produire elle-même des choses qu’elle estime dignes d’intérêt.

Mais le cinéma des années 50 se popularise en films de gangsters et de pépées, on préfère maintenant Brigitte Bardot à Edwige Feuillère, Renée Cosima commence à s’ennuyer.

Pourtant elle avait réussi un exploit de première force dans le rôle de Moira, la petite sauvageonne paria des « Naufragés » en 1959. Sa performance avait littéralement éclipsé Henri Vidal et Charles Vanel. Même sa rivale Dany Carrel avait eu bien du mal à exister, desservie il est vrai par un dialogue trop moderne. Quant à Madeleine Robinson dont le générique vante la participation…Je ne l’ai même pas vue passer ! Renée Cosima accaparait tout l’attention jusqu’à devenir le seul intérêt du film !

Renée rencontre le richissime industriel Bolloré qu’elle suit dans le Finistère, secouant la poussière de ses sandales Perugia sur le cinéma et ses oeuvres après un dernier tournage en 1964 : « L’Assassin viendra ce Soir ».

Son affection cardiaque aura raison d’elle le 10 Juillet 1981. Elle n’avait que 59 ans.

Celine Colassin



QUE VOIR?

1949: Au Royaume des Cieux: Avec Serge Reggiani, Monique Melinand et Suzy Prim.

1949: Les Enfants Terribles: Avec Nicole Stéphane et Jacques Bernard

1949: Orphée: de Jean Cocteau avec Jean Marais et Maria Casarès.

1949: La Vie Dramatique de Maurice Utrillo: Avec Maurice Utrillo

1950: Les Enfants Terribles

1953: Un Trésor de Femme: Avec Marie Daems et François Périer

1957: Marchand de Filles: Avec Agnès Laurent, George Marchal et Daniela Rocca

1959: Les Naufrageurs: Avec Henri Vidal, Dany Carrel et Charles Vanel

1961: Cause toujours mon lapin: Avec Claudine Coster et Eddie Constantine

1964: L’Assassin Viendra ce Soir: Avec François Deguelt

 

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