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RENEE GADD



Renée Gadd naît de manière très exotique à Bahia Blanca, la station balnéaire chic pour les week-ends distingués des plus belles fortunes de Buenos Aires. Nous sommes le 22 juin 1908. Mais si Renée naît en Argentine, elle est bel et bien anglaise. Son père Talbot Gadd a quitté son île natale avec sa jeune épouse pour travailler aux chemins de fer argentins. Sans doute l’immigration ne lui ayant pas apporté toutes les félicités espérées, il disparaît un beau jour de 1913 et abandonne femme et enfant qui n’ont d’autre choix que de regagner l’Angleterre. La mère et la fille seront heureusement hébergées chez la tante de Renée, la soeur de sa maman.

Renée devient dont une gentille petite écolière de Brighton, étudie la danse et le dimanche chante à la chorale. Elle n’a que 15 ans lorsqu’en cachette elle écrit à tous les impresarii de Londres et leur envoie sa photo. 

La démarche, toute clandestine qu’elle fut porta ses fruits puisque Basil Dean, l’impresario de Gracie Allen s’intéresse à son cas. A 16 ans elle débute sur scène dans une comédie musicale.

La ravissante débutante joue, chante et danse à ravir. Les contrats s’enchaînent et l’amour, certes furtif se présente sous les traits d’un jeune danseur de 25 ans nommé Fred Astaire.

Mais la demoiselle a déjà son petit caractère. Elle n’a pas 20 ans qu’elle se déclare lassée de lever la gambette et jouer les mijaurées vocalisantes en robes à frou-frous ! Miss Gadd délaisse le théâtre de divertissement pour intégrer une troupe d’acteurs shakespeariens du West End. Elle y sera payée un dixième de ce qu’elle gagnait précédemment mais la demoiselle s’ébouriffe : « L’argent n’a rien à voir avec l’art et encore moins avec la vocation ! »



En 1931, Renée Gadd est suffisamment célèbre pour obtenir un contrat au cinéma. Elle tournera en vedette toute une ribambelle de films durant deux ans. Elle empoche de substantiels cachets tout en se lamentant sur la mièvrerie de ses rôles dans des films tout aussi idiots !

Et quand elle ne tourne pas et ne se plaint pas de ce qu’elle tourne, elle mène une liaison assez tapageuse avec le très élégant, très collet monté, très marié et très père de deux enfants Hugh Williams.

Hugh Williams est un acteur très populaire, il tient en Angleterre le rôle de gentleman parfait qui cadre mal avec le tapage que Renée mène autour de sa vie privée. En 1934, il décide de s’éloigner en acceptant une offre d’Hollywood.

Renée, aussitôt résilie son contrat anglais et s’embarque avec lui sur le même bateau. Hugh Williams débarqué « en couple », ce qui n’était pas prévu, on distribua Renée Gadd avec lui dans David Copperfield.

En attendant de lui donner la réplique sur l’écran américain, elle ne la lui donnait plus dans la vie. Ayant rencontré à Hollywood un autre chevalier servant correspondant mieux à ses attentes  Le tournage fut un véritable petit enfer privé pour Hugh Williams et le film terminé, Renée refusa de rester à Hollywood et rentra dans son cher Londres retrouver son cher public et ses chers films idiots !

C’est en tout cas ce qu’elle croyait !

Depuis son départ, l’industrie du film était devenue nettement plus paisible et aucun studio ne se précipita pour proposer un contrat à la star prodigue.

N’ayons pas peur des mots sa présence n’était pas désirée.

Ses rôles se réduisirent à vue d’œil ce qui lui laissa le temps de se marier trois fois.

En 1950 elle se retira avant de sombrer dans la figuration.

Elle s’éteignit le 20 juillet 2003 dans une indifférence absolue, un mois après avoir soufflé ses 95 bougies dans une maison de retraite du Sussex.

Celine Colassin



QUE VOIR ?

1932: Money for Nothing: Avec Betty Stockfield

1932: Josser Joins the Navy: Avec Ernie Lotinga

1934: Uncertain Lady: Avec Geneviève Tobin et Edward Everett Norton

1935: The Personal History, Adventures, Experience, & Observation of David Copperfield the Younger: Avec  Edna May Oliver et Freddie Bartholomew

1936: The Crimson Circle: Avec June Duprez et Hugh Wakefield

1938: Meet Mr. Penny: Avec Fabia Drake

1948: Good-Time Girl: Avec Jean Kent et Dennis Price

1950: The Blue Lamp: Avec Peggy Evans et Dirk Bogarde

 

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