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VERONICA LAKE

Dernière mise à jour : il y a 2 jours




Constance, Marie Frances Ockleman naît le 14 Novembre 1922 à Brooklyn où l’on fête non pas sa naissance mais les 8 ans de la nouvelle paix mondiale. Les Ockleman ne sont pas riches, Constance la jeune maman reste au foyer pendant qu’Harry part en mission en mer pour la compagnie pétrolière qui l'emploie.


Cette femme ambitieuse ne supporte pas le destin que la vie lui réserve. Après avoir pétri durant des années des rêves de richesse et de grandeur la voilà femme d’ouvrier, confinée dans un appartement miteux et à la surveillance de son bébé.

La petite famille déménagera souvent durant l’enfance de la petite Constance future Veronica et ils vivront tout un temps au bord du lac de Burlington dans le Vermont où la petite fille vécut dira-t-elle plus tard ses seules années d’heureuse insouciance.


Des moyens plutôt restreints, souvent seule, une petite fille à élever, le caractère de Constance Ockleman s’aigrit. Les retours du père sont ponctués de querelles homériques et les absences signifient pour la petite fille une discipline de fer à laquelle elle se soumet d’ailleurs de moins en moins. Les Ockleman déménageront encore et ils se seront fixés à Philadelphie lorsqu’une explosion pulvérise le bateau sur lequel travaille Harry et le volatilise en fumée. La petite Constance n’a que dix ans lorsqu’elle perd son papa et reste seule avec sa mère dont la nouvelle situation de veuve ne risque pas d’améliorer le caractère.



La veuve a tôt fait de se remarier avec un ami de la famille, Anthony Keane, journaliste au Herald Tribune. Essentiellement semble-il pour ne pas sombrer dans l’indigence avec sa petite fille. Dès la rentrée scolaire suivante, Constance retourne à l’école en qualité que Constance Keane.

Les Keane vont déménager au moins aussi souvent que les Ockleman. On les retrouvera au Canada où Constance sera renvoyée de l’école très catholique où on l’avait placée par une armada de cornettes encore toutes ébouriffées de la violence avec laquelle la petite fille avait soudain refusé leur autorité.


Les Keane étant partis s’installer en Floride, les religieuses de l’institution scolaire vécurent le reste de leur existence persuadées d’avoir eu affaire à l’antéchrist soi-même ! Car la petite Constance, sous ses airs d’anges avec ses beaux yeux bleus de ciel, ses cheveux blonds et son joli sourire sait parfois se montrer épouvantable. Son regard prend alors l’aspect glacial de l’acier trempé et son sourire se fige jusqu’à n’être plus que la trace qu’aurait faite une lame de rasoir dans un visage de poupée. Ses colères sont terribles, violentes et s’agrémentent d’un langage choisi qui ferait rougir tous les pensionnaires de Sing Sing !


Plus tard, lorsqu’elle sera devenue célèbre sous le pseudonyme de Veronica Lake, sa mère avouera que la sublime créature qu’est sa fille a été diagnostiquée très tôt comme schizophrène.

Les choses semblèrent se calmer en Floride. Si elle grandissait peu car elle plafonna toujours à un mètre 51 au dessus du sol, la jeune constance devint jolie. Si jolie qu’elle ne tarda pas à faire l’unanimité sur les campus. Aucune beauté estudiantine ne pouvait lui être comparée. A peine si les adolescents boutonneux lui trouvaient une rivale acceptable parmi les stars du panthéon hollywoodien.



En 1938, les affaires d’Anthony Keane sont devenues enfin florissantes et l’on quitte la Floride pour cette fois s’installer en Californie, à Beverley Hills. La jeune Constance va y fêter ses 16 ans, nous sommes en 1938. Pour la jeune adolescente, les choses vont alors s’enchaîner à une allure incroyable. Sa mère lui a imposé des cours de théâtre afin de lui apprendre espère-t-elle, à canaliser ses émotions.


Comme toutes les filles de son âge, fascinée par le cinéma et vivant à deux pas des studios, elle est inscrite comme figurante, chose qui lui est accessible en tant qu’apprentie comédienne.

A la fois pour gagner quelques dollars et approcher d’un peu plus près des stars qu’elle admire dans « Photoplay ». La jeune demoiselle a alors déjà trouvé son look qui restera légendaire à jamais et qui ne doit rien aux savants maquilleurs et autres figaros de génie d’Hollywood.


Elle porte déjà ses cheveux longs qui cascadent sur ses épaules avec cette longue mèche qui lui balaye le visage et lui couvre un œil. Un trait de génie qui doit tout à la timidité de la petite demoiselle lorsqu’elle n’est pas « en crise ». Ce « look » est aux antipodes de la mode bien proprette de 1939, mais s’il est une chose dont elle se fiche éperdument, c’est bien celle-là.

Plus tard les départements publicité des studios inventeront un milliard d'anecdotes faribolantes pour raconter la genèse de cette coiffure. Toutes plus stupides les unes que les autres. Mais que l'on peut encore lire aujourd'hui relayées sans vergogne ni discernement par de pseudo sites consacrés au cinéma classique. Une des plus tenaces est une des plus ridicules. Veronica égarée dans la figuration d'une scène de night club s'ennuyait tant devant sa flûte de champagne factice qu'elle s'endormit, sa tête basculant soudain, sa coiffure se défaisant miraculeusement ce qui impacta la pellicula à jamais d'un effet érotique foudroyant. Que l'on sache qu'un figurant ayant eu l'outrecuidance de s'endormir sur un plateau, à fortiori lorsqu'il est filmé se serait fait éjecter séance tenante à coups de pieds au fesse du studio, de tous les studios voire de toute la ville sinon de la Californie. Non, on n'offre pas des contrats à des gens qui roupillent au lieu de faire ce qu'on leur demande.



Il est vrai par contre que notre jeune demoiselle franchit la porte des sacro saints studios parmi toute une foule de figurants et très vite, le réalisateur John Farrow remarque sur son plateau cette petite silhouette gracile avec cette étrange mèche de cheveux qui lui barre le visage et lui donne un air sensuel et étrange encore jamais vu. Bien que la rencontre décisive ait eu lieu sur un plateau de la Century Fox, Farrow présenta sa découverte chez Paramount, studio où l’on traitait bien mieux les dames que partout ailleurs. Finalement elle atterrira chez RKO où elle sera très momentanément prise en mains par Howard Hawks toujours fasciné par les blondes à la voix grave.


L’arrivée de Constance à Hollywood coïncide avec le déclenchement des hostilités européennes et les choses étaient en complet bouleversement. Déjà des stars européennes s’étaient réfugiées en Amérique alors que d’autres, déjà, parlaient de guerre et de combat. Dans tout ce charivari des projets naissaient, avortaient, des distributions s’échafaudaient le matin et étaient déjà obsolètes à l’heure du déjeuner.


Constance était devenue Veronica Lake après avoir été créditée une fois ou deux comme Constance Keane dans des rôles si insignifiants qu’on aurait pu les confier à une plante verte. Pour cette jeune femme à la beauté fantastique, et à la brillante intelligence, il était clair qu’Hollywood ne l’attendait pas, mais elle-même attendait elle quelque chose d’Hollywood ?



En tous cas, elle y trouva un mari en la personne d’un des directeurs artistiques du studio, John S. Detilie de 14 ans son aîné et elle voulut avoir immédiatement des enfants. Le 21 août 1941, sa fille Elaine venait au monde et Veronica Lake pouvait s’avouer comblée de bonheur. Elle était non seulement mariée et maman, mais elle était devenue célèbre en un seul rôle. Certes dans l’ombre de Constance Moore. Mais qu’elle éclipsa complètement sans rien faire d’autre que paraître à l’écran entre Ray Milland, William Holden et Brian Donlevy.


Veronica était à nouveau sous la tutelle de Paramount et dès son film suivant il fut décidé d’en faire une star et de lui donner le premier rôle féminin des « Voyages de Sullivan ». Le succès de l’actrice fut foudroyant et elle devint d’emblée une des valeurs les plus sûres d’Hollywood.


Mais derrière la gloire et la beauté, déjà le destin s’acharnait. Veronica Lake se retrouvait exactement dans le même schéma que sa mère Constance. Maman d’une petite fille, son mari la laissait seule pour partir à la guerre comme autrefois son père pour aller trouver la mort à l’usine. L’actrice déjà instable avait manifesté son caractère impossible dès son premier film et son partenaire Joël MacRea aura cette remarque restée célèbre lorsqu’on lui proposera un autre film avec elle : « Jamais ! La vie est trop courte pour un second film avec Veronica Lake ! » Veronica avait déclaré de son côté : « Si j’arrive à faire croire que j’aime cet imbécile odieux, alors c’est que je suis une actrice formidable ! » Bientôt, tout Hollywood allait partager l’avis de MacRea et la plus grande difficulté du studio ne sera pas de lui trouver des rôles mais des partenaires acceptant de tourner avec elle.



Les choses furent pires encore avec Fredric March qui la trouvait non seulement odieuse mais stupide. Quant à Brian Donlevy, il allait se souvenir toute sa vie d’avoir tourné avec elle.

Le scénario prévoyait qu’il soit giflé par Veronica. Le jour du tournage de la scène elle le frappa si fort qu’il faillit être assommé. « De la part d’une fille qui a grandi à Brooklyn » déclara elle à Donlevy étalé sur le sol face à la blonde d’un mètre 51 qui lui avait dévissé la tête d’un seul coup ! Et qui n'avait absolument pas grandi à Brooklyn


Elle était magnifique à l’écran, elle était une star immense. Le public, masculin surtout l'adorait. A Hollywood tout le monde la haïssait. Divorcée en 1943, son ex mari refusera à tout jamais d’encore entendre prononcer son nom. Des acteurs comme Clark Gable, Cary Grant, John Wayne, Robert Taylor ou Gary Cooper refuseront de travailler avec elle et même sa mère se rependra en révélations scabreuses à son propos et en procès fumants !


Seul Alan Ladd acceptera de tourner plusieurs films avec elle, sans pour autant devenir un de ses amis. Tout d’abord parce qu’une partenaire d’un mètre 51 ca ne refuse pas quand on ne mesure soi-même qu’un mètre 65 et qu’ensuite les films qu’il tournait avec Veronica marchaient diablement mieux que ceux qu’il tournait sans elle. « La seule actrice qui lui permette de regarder vers le bas » ricanait on à Hollywood. C’est d’ailleurs essentiellement grâce à sa collaboration avec « La Vénus de Poche » qu’il doit sa place dans la postérité pourtant très sélective du cinéma.



Inconnue en 1941, Veronica Lake était une star inouïe en 1943, en 1944, déjà le déclin s’annonçait.


Difficilement gérable, à peu près aussi coopérative qu’un cobra enragé, Veronica Lake n’avait aucun ami à Hollywood et n’était soutenue par personne. Qui de plus est, son talent d’actrice considéré alors comme très limité faisait la part belle aux réalisateurs qui l’évinçaient de leurs castings pour être « insuffisante pour le rôle ». Il y aurait beaucoup à dire à ce propos, car plus de 60 ans après avoir été tournés, les films de Veronica Lake ne nous montrent peut-être pas une Bette Davis ou une Katharine Hepburn sous estimée, mais nous montrent quand même une actrice qui n’a rien perdu de son fascinant impact. Belle à couper le souffle, jamais démodée quelles que soient les modes, elle n’a qu’à paraître pour subjuguer de ses airs détachés, vaguement sarcastiques. D'ailleurs je préfère grandement revoir Veronica dans « Ma Femme est une Sorcière » que Katharine Hepburn dans « Whisky, Vodka et Jupons de Fer » !


Mais quelles que soient les qualités qu’a ou n’a pas Veronica Lake, une chose demeure certaine, c’est que la Paramount doit imposer l’actrice à des partenaires et à des réalisateurs n’ayant pas assez de pouvoir ou de notoriété pour refuser un film avec elle.


Son prestige sera une première fois écorné lorsque le ministère de la guerre suppliera très officiellement l’actrice de changer de coiffure, ce qu’elle considéra tout d’abord comme un outrage absolu fait à son intégrité. La coiffure désormais célèbre et rebaptisée la « Peekaboo » était alors considérée comme le nec le plus ultra de la sensualité féminine et les américaines l’avaient adoptée en masse, du lycée à la maison de retraite. Des accidents graves s’étaient alors produits dans des usines où des ouvrières en plein « effort de guerre » avaient eu les cheveux pris dans des machines.

 Veronica ne voulant pas être responsable de décapitations en tout genre, elle posa elle-même pour une campagne visant à informer les ouvrières d’usine des dangers innombrables que leur faisait encourir la « Peekaboo ».



 Charge ensuite au studio de trouver un nouveau look capillaire à son icône, mission qui échoua platement. Privée de sa sacro sainte mèche sur l’œil, Veronica Lake perdait son mystère et sa sensualité. Elle devenait une actrice comme les autres, avec moins de moyens et rendue mal à l’aise maintenant qu’elle était privée de la protection de son rideau de cheveux. Aussitôt le studio, inconsciemment ou pas,( mais l’inconscience existe-t-elle à Hollywood ?) Lui tendit un piège dans lequel elle tomba.


L’actrice n’avait jamais porté un très grand soin à la lecture des scenarii qu’on lui proposait, elle accepta peut-être un peu trop vite celui de « The Hour Before the Dawn » qui allait faire d’elle une sympathisante nazie, ce qui allait entacher à jamais son image auprès du public d’un pays en guerre. Le studio précipita-il Veronica Lake dans ce rôle antipathique en croyant naïvement au succès de l’entreprise ? Dans le contexte de l’époque j’en doute fort. Et si l’on considère qu’on lui donna un acteur tel que Franchot Tone pour lui donner la réplique on ne pouvait guère espérer qu’un très médiocre résultat. Si Tone était un bon comédien, il était surtout l’ex monsieur Joan Crawford et un acteur de second rôle des années 30 en perte de vitesse.



La malchance compléta admirablement la machination Paramount car l’actrice, alors enceinte de son deuxième enfant trébucha sur un câble lors du tournage et fit une très mauvaise chute. Son petit garçon allait naître prématurément et allait décéder moins d’une semaine plus tard.

Cette perte allait précipiter la fin de son premier mariage et l’actrice, en proie depuis toujours à ses démons intérieurs devait aujourd’hui affronter l’adversité.


Un mariage défait, un enfant mort et une carrière qui déjà déclinait alors qu’elle gagnait encore la somme fabuleuse de 4500$ par…semaine. Elle se remaria très vite après son divorce avec André de Toth, un réalisateur  peu doué d’origine hongroise ayant perdu un œil encore adolescent.

Marié en 1944, le couple divorcera en 1951 après avoir eu deux enfants.

Un fils d’abord, Anthony né en 1945, une fille ensuite, Diane, née en 1948.


Durant ce mariage houleux, le caractère de Veronica Lake n’alla pas en s’améliorant et l’alcool avait maintenant rejoint ses démons. Sa carrière déclinait, elle était de plus en plus irascible et odieuse. En 1948 la Paramount ne renouvela pas son contrat.

Veronica quitta Hollywood au début des années 50, tâta un peu de la télévision et fit du théâtre à New-York. Elle divorça une deuxième fois avant de s’évanouir dans la nature.


Elle avait tourné un film chez Century Fox, et fut suffisamment odieuse pour qu’on ne lui en propose pas un deuxième. L’échec de « Slattery’s Hurricane » suffit pour qu’Hollywood la considère comme une « has Been ». Elle disparut corps et bien dès 1954 et on ne la retrouva fort confidentiellement à l’écran qu’en 1966.



De ci de là, quelques magazines en période creuses se demandaient ce qu’avait bien pu devenir la fabuleuse Veronica Lake que l’on imaginait volontiers recluse dans un manoir si on faisait partie de ses fans ou colloquée à l’asile si on avait eu le loisir de la connaître personnellement.

Elle avait continué à « vivre de son art » à New-York jusqu’en 1959 mais elle se brisa la cheville et dut renoncer à la pièce qu’elle préparait.


En 1962 on reconnaissait l’ancienne gloire d’Hollywood devenue serveuse à l’hôtel pour femmes Martha Graham à Manhattan. Les journaux s’emparèrent de l’affaire, les reines déchues ont toujours fait vendre beaucoup de papier. Elle fit contre mauvaise fortune bon cœur, sourit un peu, déclara « Moi au moins je n’ai jamais eu besoin de faire ces vulgaires photos cheese-cake, mes cheveux me suffisaient pour éblouir le public. »


Puis elle se volatilisa.

Elle entama alors une étrange série de pèlerinages qui la ramenaient inlassablement sur les lieux où elle avait vécu autrefois, avant d’être Veronica Lake la star d’Hollywood.


On la retrouva en Floride, dans le Vermont et au Canada. La fuyarde allait de plus en plus mal.

Parfois elle restait calfeutrée avec ses bouteilles d’alcool dans une chambre d’hôtel durant des jours, voire des semaines, persuadées d’être la cible du FBI qui la harcelait.


Ces périodes d’errance mentale sont entrecoupées de périodes où elle apparaît à nouveau saine et confiante en l’avenir. Ne la retrouve-t-on pas brièvement sur scène à Broadway avec Liza Minnelli ?


Puis elle sombre et disparait encore.



Au début des années 70 elle avait publié son autobiographie, « Veronica », et elle avait gagné un temps l’Angleterre où elle s’était remariée pour la quatrième fois à Carleton Murno. De 1955 à 1959 elle avait été mariée à New-York à un certain  Joseph McCarthy.


La publication de son livre mit une fois de plus la lumière sur l’ancienne étoile Paramount qui revint à la télévision pour parler de sa vie et de son livre. Elle revint également à Hollywood et posa devant les célèbres grilles du studio Paramount, grilles qui ce jour là restèrent obstinément fermées. La petite dame en socquettes et en tenue de sport qui pose devant les grilles du studio Paramount, semble sourire à l’avenir et à la perspective d’une vieillesse enfin sereine. En réalité, elle est déjà très malade.

 

Elle est rentrée d’Angleterre avec une demande de divorce en cours au début de1973 et doit rapidement être hospitalisée. Bien qu’en froid avec ses filles comme avec le reste de la planète depuis longtemps, celles-ci seront avertis de l’état de santé critique de leur mère par leur frère qui fut le seul à rester proche d’elle. Lorsque Diana avertira son père André de Toth par téléphone de la situation dramatique tant financièrement que moralement et physiquement, elle ne recevra qu’une bordée d’injures destinées à Veronica en guise de réponse.



L’actrice s’éteignit dans une clinique de Vermont, fauché par une hépatite aigue le 7 Juillet 1973, seulement cinq jours après que Betty Grable se soit éteinte dans le Missouri. Le glorieux cinéma américain des années 40 perdait en une même semaine deux de ses plus emblématiques fleurons.


Veronica Lake s’éteignait à seulement 50 ans, usée par la vie et dévorée par ses démons.

Elle avait été une « has been » à 27 ans et sa déchéance avait été bien plus longue que sa gloire qui n’avait somme toute duré que cinq ans. Son prestige qui demeure intact plus de 70 ans après son dernier succès n’en est que plus méritoire.


Veronica Lake n’est pas oubliée, elle reste éternelle et admirée pour sa beauté et son look incomparable. Et comme il se doit, les légendes urbaines ne manquèrent pas pour étoffer le mystère de sa vie et de sa fin.


 La plus tenace de ces légendes voudrait que Veronica Lake déjà très malade ait souhaité revoir le Canada et que la mort l’ait fauchée lors de cet ultime pèlerinage. Son compagnon du moment l’ayant alors ramenée à la clinique du Vermont en voiture, et en prétendant aux douaniers canadiens qu’elle dormait lorsqu’ils passèrent la frontière.


J’ignore si cette anecdote est vraie ou fausse, en tous cas elle laissa le personnel de la clinique du Vermont bouche bée. Les infirmières qui soignèrent Veronica Lake jusque dans ses deniers instants furent également complètement stupéfaites lorsqu’elles apprirent que cette gentille dame qui avait été si douce, si drôle et si souriante même aux portes de la mort avait la réputation d’avoir été la pire vipère qu’Hollywood ait connue jusqu’à l’apparition de…Marilyn Monroe.

Celine Colassin



 QUE VOIR ?


 1939 : All Women Have Secrets : Veronica, créditée comme Constance Keane cède la vedette à Virginia Dale et Jeanne Cagney.

 1939 : Sorority House : Veronica Lake n’est plus créditée du tout dans cette aimable chose menée avec talent par Anne Shirley.

 

1940 : Quarante Petites Mères : Veronica n’est même pas créditée au générique de ce film articulé autour de la personnalité d’Eddie Cantor parachuté dans une école de fille dont Veronica est une élève.

 1941 : I Wanted Wings (Escadrille des jeunes) : Un second rôle qui va faire décoller Veronica Lake vers les sommets hollywoodiens. Et ce pour ne rien gâcher, dans les bras du nouveau jeune premier à la mode, un certain William Holden.

1941 : Sullivan’s Travels : Un des films les plus célèbres de Veronica Lake et son premier triomphe personnel qui fit d’elle une star illustrissime. Son partenaire Joël MacRea sera le premier d’une longue liste à ne plus jamais accepter d’avoir affaire à elle de près où de loin.

 1942 : The Glass Key : Première rencontre choc entre Veronica et Alan Ladd dans un film aussi confus que le roman de Dashiell Hammett transposé à l‘écran. Mais la limpidité des scénarii n’est pas la principale constante du film noir.

1942: J’ai épousé une Sorcière : La comédie de René Clair est tout simplement délicieuse. Je dirais même jubilatoire. On ne peut qu’être ébloui par Veronica qui éclipse d’ailleurs complètement sa rivale de cinéma Susan Hayward. Fredric March est tel qu’en lui-même, même s’il avait fort à faire pour supporter son irascible blonde partenaire.

1944 : The Hour Before the Dawn : Veronica en sympathisante nazie face à Franchot Tone. Le film qui entachera à jamais son image de marque aux yeux de son public. Elle est ici une fausse réfugiée autrichienne qui épouse Franchot uniquement pour espionner au profit d’Hitler la base militaire auprès de laquelle il habite. Tout un programme.

1945 : Bring on the Girls : Personne à l’horizon pour donner la réplique à Veronica. La Paramount se rabat sur Sonny Tufts. Il est fort possible qu’il n’existe plus aucune copie de cette chose sortie en France sous le titre de « L’Or et les Femmes ».

 1946 : The Blue Dahlia : Un film noir sur un scénario de Chandler d’ailleurs nommé aux Oscar, et avec  le duo Ladd-Lake en vedette, que demander de plus ?

1946: Miss Susie Slagle’s : Sonny Tufts reprend du service face à Veronica à qui on oppose la nouvelle « découverte » Paramount : miss Joan Caulfield clairement appelée par le studio et venue de Broadway pour succéder à Veronica dont la cote chancelait.

1948 : Saigon : Le quatrième, le dernier et le moins connu des films du tandem Lake-Ladd. Le dernier film de Veronica chez Paramount.

1948: Isn’t It Romantic : Voici Veronica transportée au XVIIIème siècle pour une comédie qui ne risque pas de casser les briques.


 1966: : Footsteps in the Snow : Un court rôle dans un film canadien sans envergure pour une Veronica Lake vieillissante mais ayant retrouvé sa célèbre mèche de cheveux blonds crantés mais cette fois sur cheveux courts.

 

1970 : Flesh Feast : L’ultime apparition de Veronica Lake à l’écran dans une comédie horribilo comique où elle met au point un procédé de rajeunissement à base d’asticots qu’elle expérimente sur des cadavres volés telle un digne Frankenstein !

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